
Carl Ulrich, l’humain, est né à Montréal, au Canada, dans la province de Québec, à l’été 1971, par chance, comme toutes les naissances. Karl Ulrich, l’artiste, est officiellement né à peu près au même endroit, à l’été 2023, par choix, après une longue gestation de 52 années. Sans formation officielle dans le domaine, ce fût le temps nécessaire pour apprendre à l’école de la vie. Dès son plus jeune âge, dû à sa situation géographique, il fût bercé par la culture française dans un océan, aux vagues parfois houleuses, de culture anglophone, à mi-chemin entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Il a occupé de nombreux emplois: de commis fruits et légumes à responsable de terrain sur une pourvoirie, en passant par concierge et menuisier pour n’en nommer que quelques-uns. C’était toujours pour faire passer la logique avant la passion, la raison avant le cœur. C’était pour être responsable, un bon père de famille. C’était le moyen d’étouffer l’artiste en lui. Avec les années qui passaient, il en arriva presqu’à se dire qu’il pourrait se contenter de cette réalité. Malgré cela, il a cherché toute sa vie un moyen de s’exprimer adéquatement sans jamais mettre le doigt dessus jusqu’à tout récemment après bien des essais et erreurs. Des erreurs, nous en commettons tous. Comme celle de ce fonctionnaire qui un jour utilisa un K au lieu d’un C pour son prénom. À partir de ce moment, Karl Ulrich pris de plus en plus de place au sein de la société, administrativement parlant, au détriment de Carl Ulrich. Était-ce le signe d’un changement à venir? Peut-être car parallèlement l’artiste voulait de plus en plus voir la lumière du jour.
Karl Ulrich ne veut pas créer pour l’argent, pour la renommée ou pour exorciser les démons qui pourraient l’habiter. Il crée car c’est le seul endroit où il se sent complètement à sa place et où le doute s’efface. Il a finalement compris que logique et art peuvent coexister. Il a finalement compris qu’il n’a jamais été un commis fruits et légumes, un responsable de terrain sur une pourvoirie, un concierge ou un menuisier qui tentait de devenir un artiste pour lui-même. Il a toujours été un artiste qui tentait de devenir autre chose pour les autres.
Carl Ulrich, the human, was born in Montreal, Canada, in the province of Quebec, in the summer of 1971, by chance, like all births. Karl Ulrich, the artist, was officially born around the same place, in the summer of 2023, by choice, after a long gestation of 52 years. Without formal training in the field, this was the time needed to learn in the school of life. From a very young age, due to his geographical location, he was lulled by French culture in an ocean, with the sometimes stormy waves, of English-speaking culture, halfway between North America and Europe. He held many jobs: from fruit and vegetable clerk to field manager at an outfitter, including janitor and carpenter just to name a few. Always putting logic before passion, reason before the heart, it was about being responsible, a good father. It was the way to stifle the artist in him. As the years passed, he almost came to think that he could be satisfied with this reality. Despite this, he has searched all is life for a way to express himself adequately without ever putting his finger on it until recently after much trial and error. We all make errors. Like that of this civil servant who one day used a K instead of a C for his first name. From that moment on, Karl Ulrich took more and more place within society, administratively speaking, to the detriment of Carl Ulrich. Was it a sign of change to come? Perhaps because at the same time the artist increasingly wanted to see the light of day.
Karl Ulrich does not want to create for money, for fame or to exorcise the demons that could inhabit him. He creates because it is the only place where he feels completely at home and where doubt is erased. He finally understood that he was never a fruit and vegetable clerk, a field manager at an outfitter, a janitor or a carpenter trying to become an artist for himself. He was always an artist who tried to become something else for others.
Déstabilisation 2 / Destabilization 2 - 46cm x 122cm - 2023
Déstabilisation 1 / Destabilization 1 - 107cm x 107cm - 2023
Déphasé 1 / Out of phase 1 - 61cm x 122cm - 2023
C'est écrit noir sur... 24 / It is there in black and... 24 - 91cm x 122cm - 2023
(Presque) pour une chanson 1 / (Almost) for a song 1 - 76cm x 140cm - 2023
Si une cabane à oiseau tombe dans la forêt... 1 / If a birdhouse falls in the forest... 1 - 76cm x 76cm - 2023
Que nous utilisions les termes d’art minimaliste, formaliste, hard edge ou bien même conceptuel, Karl Ulrich laisse le soin aux autres de lui mettre l’étiquette qu’ils veulent. Ce n’est pas important pour lui, pas plus que les concepts avec des descriptions trop pointues ou nichées. Il espère simplement créer des œuvres qui capteront l’attention des gens. Pour lui une œuvre est quelque chose qu’il ne doit pas juste créer, c’est quelque chose qu’il doit construire. Il doit avoir le contrôle sur le contenant et le contenu, sur le médium et le support. Il sait qu’il a eu une bonne journée de création s’il est couvert de bran de scie, de peinture et de sueur. Travailler avec des panneaux de bois collés sur une structure lui permet d’atteindre cela. Manipuler ainsi la matière lui permet de créer des œuvres à mi-chemin entre la deuxième et troisième dimension, comme si nous pouvions physiquement prendre une section de l’œuvre et la déplacer, ce qui sera parfois le cas. L’usage de cette troisième dimension permet de mieux comprendre la frontière qui existe entre les différents panneaux qui doivent coexister au sein du même espace afin créer une œuvre, tout comme pour les humains au sein de la société. Cela donne des œuvres massives qu’il est difficile d’ignorer et qui peuvent parfois être difficile à déplacer. L’art est un poids qui a toujours été lourd à porter pour l’artiste et cela se retrouve dans ses œuvres. Il ne cherche pas à s’en sauver et il ne cherche pas à corriger la situation. Toujours créer des œuvres à partir de panneaux de la même dimension va de soi dans la tête de l’artiste. C’est inévitable. C’est immuable. C’est logique. C’est pourquoi il est attiré par des thèmes comme la mort (inévitable), le passage du temps (immuable) ainsi que les mathématiques et les codes cachés (logique). La beauté dans la logique où chaque chose est à sa place, où l’artiste se sent finalement à la sienne.
Whether we use the terms minimalist, formalist, hard edge or even conceptual art, Karl Ulrich leaves it to others to give it the label they want. This is not important to him, any more than concepts with descriptions that are too specific or nested. He simply hopes to create works that will capture people’s attention. For him a work is something that he must not just create, it is something that he must build. He must have control over the container and the content, over the medium and the support. He knows he’s had a good day creating if he’s covered in sawdust, paint and sweat. Working with wood panels glued to a structure allows him to achieve this. Manipulating the material in this way allows him to create works halfway between the second and third dimensions, as if we could physically take a section of the work and move it, which sometimes we will. The use of this third dimension allows us to better understand the border that exists between the different panels which must coexist within the same space to create a work, just like humans within society. This results in massive works that are hard to ignore and can sometimes be difficult to move. Art is a weight that has always been heavy for the artist to carry and this is reflected in his works. He does not seek to escape it and he does not seek to correct the situation. Always creating works from panels of the same size goes without saying in the artist’s mind. It is inevitable. It is immutable. It is logic. This is why he is attracted to themes like death (inevitable), the passage of time (immutable) as well as mathematics and hidden codes (logic). Beauty in logic where everything is in its place, just like he feels he finally is.
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